Tard, le soir, dans la maison de la guilde des Leviathans.
Rien ne bouge, pas un bruit, si ce n'est le bois des meubles qui craque sous la chaleur de cette soirée d'été, ou les écureuils-garous enfermés dans la cave qui rongent les gonds de la porte lourdement verrouillée.
Les bougies sont éteintes pourtant un voleur qui espionnerai par la fenêtre y distinguerai une faible et étrange lueur verdâtre sur la table centrale.
Du bruit se fait entendre dans la cour : les Léviathan rentrent agités d'une de leur soirée alcoolisée au Tressym d'Airain. Ils ouvrent la porte et la maison est vite remplie de ses habitants, de leurs éclats de voix et de rire et de leurs sacs. Les nains se dirigent vers le bar, suivis de certains compagnons de discutions tardives. Les jeunes et sages paladins et mages préfèrent aller se coucher pour garder l'esprit alerte et frais. Les ours, félins et autre familiers s'allongent près de la cheminée éteinte.
Et pendant que tout le monde reprend ses habitudes, la chelfe, le sourire aux lèvres, se débouche une bouteille d'eau d'Hyjal pour se rafraîchir.
Encor une belle journée qui se termine avec des gens qu'elle apprécie grandement, dans ou hors guilde.
Dans son verre, l'eau semble d'une couleur bizarre. En fait, non, ce n'est pas l'eau, plutôt un reflet. Observant la pièce, elle finis par apercevoir une faible lueur verdâtre sur la table centrale. En s'en approchant, elle distingue un livre. Tiens... Yukkuri ou Danilly ont encor oublié de ranger leurs affaires?
Delewiel se retourne pour taquiner les jeunes têtes-en-l'air, mais elles sont déjà parties se coucher. Elle leur donnera demain avec un gage pour leur apprendre.Mais à laquelle des deux appartient il donc?
Saisissant le livre avec prudence, elle en cherche le titre. "La Tourmente du Leviathan" Delewiel glousse de la situation, comme c'est approprié ! Mais il n'y a pas d'auteur? Le contenu lui dira sûrement ce qu'il en est. Pourtant en l'ouvrant, rien... pas une page d'écriture. Le sourire s'estompe du visage de l'elfette. Etrange...
Elle a beau tourner les pages, rien. Elle reviens à la première page en fronçant les sourcils, il dois bien y avoir quelquechose, et cette lueur autour du livre est dérangeante surtout pour sa qualité de druide.
A force d'oserver cette page immaculée, Delewiel commence à abandonner, se disant qu'elle verrais celà le lendemain avec les intéressées. Mais une écriture finis par apparaître, ravivant sa curiosité. çà alors c'est quelquechose! Les mots apparaissent au fur et à mesure comme si l'auteur parcourait lui même de sa plume les pages au même moment.
L'écriture est grossière, saccadée, un peu... celle d'un orc? A cette pensée, la chelfe grimace. Aradama, essayant d'échapper à un Karamazov bien confit, apperçoit le visage de Delewiel, comique avec ces yeux écarquillés et cette moue de dégoût. Ne résistant pas à la tentation d'aller l'ennuyer avant la fin de la soirée, elle lui donne une bonne tape dans le dos, faisant tomber le livre des mains de la grande.
"Alors, c'quoi c'te tronche qu'tu tires? Tu r'gardes les comptes d'la guilde, hein? J't'avais bi'n dis d'faire payer c'te bandes d'fainéants qui nous débauchent pour les aider... Meuh nan, l'chelfe elle a décider d'aider bénévol'ment. Pouah.... Balivernes!"
"Quoi? euh non c'est euh... Y avais ce livre sur la table.. Je me demandais à qui il appartenait.Bizarre on dirais du commun avec une écriture d'orc."
"De l'orc?!!" Aradama ramasse le livre et y jettant un coup d'oeil rajoute en lu lui balançant
"T'as la berlue ouais! Faut qu't'arrêtes l'hygromiel... c'te boisson d'stupides nefles çà t'engourdie l'p'tit pois qui t'sers d'cervelet! R'gardes dont ces courbes et ces enluminures inutiles... c't'une écriture d'neflesçà ! Même pô fichu d'se r'lire ent' eux, rha c'bi'n les grandes godiches çà tiens!"
La chelfe tient le livre, et succombant au doute en toute honnêteté, relis la page.
" Ah non je t'assure que c'est pas de l'elfe mon chou, çà c'est de l'orc!"
Réveillé par les éclats de voix, Dariusdéi viens s'interposer entre les deux qui se chamaillent et jettant un oeil à l'objet de la dispute, déclare avec aplomb pour mettre fin à la discussion qu'il sagit plutôt de pattes-de-mouches de fichus gnomes.
Delewiel s'interroge, son instinct lui dis de se méfier de cette objet. Il s'écris tout seul et personne n'y voit la même chose. Elle s'assoit alors et lis un peu inquiète à haute voix la première page.